Force est en effet d’observer des critiques visant sans le dire des gens dans le giron du pouvoir, qui circulent dans les médias et sur les réseaux sociaux dans le courant de cette semaine. Des attaques qui ne viennent pas de l’Opposition mais provenant de responsables au sein du pouvoir même. Une manière de faire qui amuse l’Opposition mais qui crispe certains au sein du camp présidentiel. Beaucoup s'interrogent s'il n'aurait pas, par exemple, été possible d'en référer d'abord avec les dirigeants au sein de la coalition présidentielle dont ils font tous partie? Ou d'en parler avec le Premier ministre, chef de file du Gouvernement? Cela aurait pu éviter ainsi une exposition publique nuisible. Ne dit-on pas d’ailleurs que le linge sale se lave en famille. Le fait est que ces querelles affichées donnent une image d’instabilité, ouvrant la porte à un populisme toxique où les divisions s’installent aussi à l’intérieur même de la majorité.
Parallèlement, en coulisses, des rumeurs ont circulé autour d’une motion de censure initiée par des parlementaires du régime contre le Gouvernement. Des rumeurs qui ont obligé le président de l'Assemblée nationale à prendre la parole pour rassurer sur la volonté de la Chambre basse de ne pas être à l’origine d’une instabilité dans le pays. Mais voilà que quelques jours après, ce sont des informations autour d’une pétition initiée par des élus visant à écarter un ou plusieurs ministres qui circulent dans les couloirs. Des tentatives qui semblent reposer sur des motifs peu liés à une évaluation objective des résultats, au grand étonnement des observateurs. D’autant plus que démettre un ministre ne fait pas partie des attributions d’un parlementaire. Ceux-ci doivent légiférer et contrôler le Gouvernement, notamment lors des rencontres programmées pour évaluer les performances ministérielles. Des face-à-face entre le Gouvernement et le Parlement sont d'ailleurs prévus vers la mi-juin, occasion pour interpeller les ministres en question, si tant est que les griefs à leur encontre sont basés sur leurs résultats et non d'autres choses. En tout cas, lorsque les intérêts personnels priment sur l’intérêt collectif, le risque est grand d’affaiblir la cohésion du camp présidentiel.
Il est en tout cas urgent que les protagonistes privilégient le dialogue interne, pour dépasser ces querelles. Sans un sursaut collectif, ces divisions risquent de profiter aux opposants et d’affaiblir durablement le pouvoir en place.
La Rédaction